Combattre la réforme du collège : où en est-on ?

Le SNCL-FAEN est membre de l’intersyndicale collège 2016 depuis l’origine, soit une année.

A ce titre, nous avons participé à toutes les actions et nous pensons qu’une initiative en dehors de l’intersyndicale a peu de chances de réussir...

...parce qu’en étant isolé et hors d’un mouvement collectif nous risquons de donner davantage prise aux mesures de rétorsion de l’administration.

 

Le SNCL-FAEN reste toutefois actif et a fait plusieurs propositions d’actions à l’intersyndicale nationale qui n’ont malheureusement pas été retenues par les autres organisations.

Certains d'entre vous ont peut-être eu vent des appels qu'un autre syndicat lance seul et diffuse un peu partout sur la toile: le SNALC, qui s’est retiré de l’intersyndicale pour des raisons purement stratégiques et de positionnement syndical et qui voudrait lancer une action de boycott des examens.

Le SNCL-FAEN ne peut rester silencieux face à autant d'hypocrisie, quand on sait que ce sont les voix favorables du SNALC au Conseil Supérieur qui ont permis à l'origine la Refondation Peillon : sans son approbation de ce projet, nous n’aurions pas eu à subir la dégradation de nos statuts et la réforme du collège ! Mais voilà, encore une fois avec son opportunisme habituel, le SNALC n'en est pas à une contradiction près et a depuis retourné sa veste...

De plus, son action unilatérale et isolée n'a, selon nous, presque aucune chance de réussir. Le SNCL-FAEN n’appelle pas à cette action et met même en garde les collègues qui pourraient être séduits par ce type de mouvement pour plusieurs raisons :

-          Parce que nous pensons qu’il est de notre responsabilité  syndicale de ne pas conduire les collègues qui s’engageraient dans cette voie sans les informer complètement des risques encourus,

-          Parce que les personnels peuvent être requis par l’administration pour effectuer les surveillances d’examen et qu’elle ne manquerait pas de le faire,

-          Parce qu’ils s’exposent à des sanctions disciplinaires et à des retenues de salaires pour travail non fait,

-          Parce qu’une telle action ne peut avoir de chance d’aboutir que si elle est soutenue par une très forte majorité des enseignants dans le pays.

Aujourd’hui, ces conditions ne semblent pas réunies.

Pour autant, le SNCL-FAEN maintient, au sein de l’intersyndicale nationale, son exigence d’abrogation de la réforme et encourage les équipes éducatives, au sein de chaque collège, à entrer en RESISTANCE contre cette réforme. Comment ?

En laissant chaque équipe décider de ce qu’elle souhaite, collège par collège, en utilisant la fameuse « liberté pédagogique » octroyée par la réforme, en refusant de se laisser imposer des EPI dont la valeur pédagogique pour les élèves ne serait pas avérée, en ne participant qu’aux réunions strictement statutaires et en n’y faisant aucune proposition contraire aux souhaits de la majorité des enseignants de l’établissement, en utilisant très largement les programmes encore en vigueur à ce jour lorsque les nouveaux sont trop imprécis, en ne se laissant pas imposer une forme d’évaluation des élèves qui serait contraire aux volontés de la très grande majorité des enseignants de l’établissement.

Nous sommes également persuadés que le combat n’est pas fini et qu’à la rentrée de septembre, lorsque les collègues prendront réellement conscience des difficultés engendrées par cette réforme (emplois du temps, réunions, perte d’horaires disciplinaires…), nous serons en mesure de mobiliser davantage encore de nos collègues aujourd’hui indécis. A chaque enseignant de convaincre autour de lui car la responsabilité est collective.