CONTRACTUELS/AESH

Déclaration intersyndicale · Réunion AESH du 12 avril 2023

 Les AESH ont mis au jour ces dernières années leur forte capacité de mobilisation pour dénoncer des conditions de travail et des salaires inacceptables. Des dizaines de milliers d’AESH subissent la précarité et sont aujourd’hui dans une situation de grande pauvreté aggravée par le contexte inflationniste actuel. Or, malgré la pression et les difficultés des DSDEN à recruter des personnels AESH, le ministère est resté toujours sourd aux revendications des AESH, celles d’un vrai statut pour les AESH, de l’augmentation des salaires et de l’abandon des PIAL.

 

L’accès au CDI au bout de trois ans ne reconnaît pas la valeur professionnelle des AESH, ne résout absolument pas l’absence d’attractivité du métier et laisse les AESH dans la même situation de précarité. Les droits des AESH sont bafoués : le temps de pause est parfois sacrifié, les risques d’accidents du travail sont amplifiés par le nombre d’élèves accompagnés, les différents lieux d’intervention se multiplient, les trajets s’étendent, des AESH subissent des décisions de non-renouvellement en raison de leur situation médicale…

 

La grille salariale est totalement tassée sur les 3 premiers échelons. Les temps incomplets imposés placent la plupart des AESH sous le seuil de pauvreté et ne leur permettent pas de vivre dignement de leur travail. La solution qui consiste en une mise à disposition à la territoriale dans le cadre du périscolaire -actuellement en cours dans certains départements- n’est pas acceptable. Le versement d’une indemnité REP-REP+, dont le montant est en-deçà de 36% à celui que perçoivent les autres personnels exerçant en éducation prioritaire et l’annonce d’une augmentation de seulement 10% du budget alloué à la rémunération des AESH apparaissent comme une provocation.

 

La généralisation des PIAL a dégradé les conditions de travail pour les AESH : emplois du temps éclatés, remplacement au pied levé des collègues absentes et absents, déplacements du jour au lendemain sans aucun respect du travail ni de l’intérêt des élèves.

 

En outre, depuis l’annonce le 10 janvier 2023 par la Première Ministre du report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de l'augmentation de la durée de cotisation, les AESH, comme l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale, et plus largement les salariés, ont très massivement pris part aux journées de grève et de manifestation pour le retrait de cette réforme. 

 

La colère est immense face à l’obstination du gouvernement et du président à maintenir cette réforme refusée par la quasi-totalité de la population.

 

Nous exigeons du ministère des mesures immédiates pour obtenir un statut de fonctionnaire et pour améliorer les salaires et les conditions d’emploi des AESH : 

 

  • la création d’un véritable statut de la Fonction publique d’État, de catégorie B, pour reconnaître le métier d’AESH
  • l’augmentation des rémunérations de toutes et tous sur toute la carrière
  • la garantie de pouvoir travailler à temps complet sur la base d’un accompagnement élève à 24 heures
  • l’abandon des PIAL et de la politique de mutualisation des moyens
  • l’accès à une formation initiale et continue qualifiante à la hauteur des missions
  • le recrutement des AESH qui manquent pour permettre à tous et toutes les élèves en situation de handicap de bénéficier d’un accompagnement correspondant pleinement à leurs besoins.

 

Nous, organisations syndicales CGT éduc’action, Fnec FP-FO, FSU, SNALC, SNCL, SUD éducation, disons notre détermination à obtenir le retrait de la réforme des retraites et à en finir avec l’insupportable précarité des AESH et leur garantir la reconnaissance d’un véritable métier. 

 

Nous appelons tous les personnels de l’Éducation nationale à répondre massivement à l’appel de l’intersyndicale par la grève demain jeudi 13 avril et à participer aux initiatives intersyndicales de mobilisations, y compris le 14 avril. 

RÉFORME DES RETRAITES : POUR LES CONTRACTUELS AUSSI, C'EST NON !

La Première Ministre a annoncé ce 10 janvier 2023 le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de l'augmentation de la durée de cotisation.

 

Ce projet de réforme va frapper de plein fouet l'ensemble des travailleurs et travailleuses, et notamment les personnels contractuels de l’Éducation nationale.  Elle met au jour la situation inacceptable qui les attend lorsque ces personnels parviennent à l’âge où ils devraient partir à la retraite. Les contractuels seront triplement pénalisés : 

 

  • L’allongement de la durée de cotisation leur est particulièrement préjudiciable du fait de leurs carrières davantage hachées et souvent incomplètes. Il leur faudra travailler jusqu’à 67 ans pour bénéficier d’une retraite sans décote.

 

  • Les temps incomplets imposés par le ministère donnent lieu à des salaires puis à des pensions de retraites incomplets.

 

  • Enfin, les agents contractuels sont soumis au régime général et non au régime des fonctionnaires : leur pension est calculée sur les 25 meilleures années et non sur les 6 derniers mois. 

 

Avec cette réforme, les contractuels, et particulièrement les AESH dont les salaires sont maintenus à des niveaux très insuffisants et dont les conditions de travail sont dégradées par les PIAL, vont devoir travailler plus longtemps pour des retraites toujours aussi basses.

 

Le report de l’âge et l'allongement de la durée de cotisation discriminent particulièrement les femmes et renforcent également les inégalités femmes-hommes : or les agents contractuels et les AESH sont très majoritairement des femmes, les effets de décote et les inégalités de pensions seront donc encore aggravés pour elles.

 

C’est pourquoi, comme l’intersyndicale fédérale, le SNCL appelle à une nouvelle journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles le 31 janvier 2023 pour refuser le report de l'âge légal de départ en retraite et l'augmentation de la durée de cotisation. 

 

Notre syndicat appelle ainsi les agents contractuels à participer aux Assemblées Générales dans les écoles, les établissements et les services pour discuter des poursuites et faire que la date du 31 janvier marque encore une progression de la participation de toutes et tous contre cette réforme.  

POUR UNE HAUSSE URGENTE DE LA RÉMUNÉRATION DES AESH

Le SNCL demande, dans une lettre intersyndicale, une audience au ministre pour travailler d'urgence sur la hausse de la rémunération des AESH. Celle-ci demeure largement insuffisante et place une partie de ces personnels dans des situations réelles de précarité.  

Retrouvez notre lettre en pièce-jointe. 

LE SPÉCIAL CONTRACTUELS 2022 EST LÀ !

Vous trouverez ici un dossier spécialement conçu pour répondre aux principales questions qui se posent dans la carrière d'un enseignant contractuel. Pour toute information complémentaire, n'hésitez pas à nous contacter : 09.51.98.19.42 ou communication@sncl.fr

LE SNCL REVENDIQUE POUR LES AESH

MOTION SPECIALE

Accompagnants Elèves en Situation de Handicap 2021

 

Un état des lieux inquiétant :


Les actions de grève d’avril et juin 2021 ont mobilisé le SNCL pour exiger la satisfaction de revendications légitimes exprimées par les AESH (Accompagnants Elèves en Situation de Handicap). Membre de l’intersyndicale nationale et signataire de ses communiqués, le SNCL a alerté, y compris via un grand nombre de médias, de la situation inquiétante dans laquelle se trouvent ces personnels et auxquels, malgré nos multiples appels aux responsables de l’Éducation nationale (DASEN, recteurs, ministre) et aux préfets, aucune réponse sérieuse n’a été proposée pour régler de manière satisfaisante leur situation de plus en plus dégradée.


L’Institution, du fait de son indifférence vis-à-vis des revendications légitimes des AESH qui constituent de fait désormais plus d’un dixième de l’effectif de notre ministère, entérine leur précarité. Employés sous contrat le plus souvent courts voire très courts, les AESH ne sont pas reconnus et voient les conditions de l’exercice de leur travail auprès des élèves en situation de handicap se détériorer.


Depuis l’instauration du PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé), l’exercice de leurs missions s’est encore sérieusement compliqué, avec des répercussions négatives inévitables sur les élèves pris en charge.


Le SNCL s’engage contre la précarité des collègues et contre le PIAL :

 
Le SNCL dénonce :


- la détérioration des conditions de travail des AESH depuis l’instauration des PIAL,
- leurs prises de fonction effectuées parfois sans contrat de travail,
- le non-renouvellement des contrats de personnels pourtant bien notés,
- le retard inadmissible de paiement des salaires des AESH,
- le refus de la prise en compte de l’ancienneté des AESH lors de la requalification ou de la prolongation de leur contrat.


Le SNCL exige :

- l’abandon de l’organisation par PIAL et de la mutualisation des moyens inhérente à ce fonctionnement,

- la reconnaissance du métier des AESH par la création d’un véritable statut pour ces derniers,

- la prise en compte de l’ancienneté des AESH lors de la requalification de leur contrat,

- la garantie d’un statut d’AESH titulaire de la Fonction publique à temps complet,
 

- l’augmentation significative des salaires des AESH, non seulement pour lutter contre leur précarité mais aussi pour leur assurer à long terme une pension de retraite décente,

- la régularisation de l’application de la grille d’avancement 2018, qui doit être réalisée avant la rentrée de septembre 2021. Ainsi, au premier de ce mois, l’application de la nouvelle grille pourra être étendue, 

- qu’une distinction soit faite entre entretien professionnel et avancement indiciaire, ce dernier devant se dérouler de façon automatique avec l’ancienneté acquise progressivement par l’agent,

- la généralisation de l’octroi de l’indemnité compensatoire CSG pour tous ces
personnels, et sa mise en paiement sans délais.


Le SNCL demande en outre que soit reconnue l’impossibilité pour les AESH de prendre à leur charge et en inclusion dans les classes le suivi de la totalité des profils d’élèves en situation de handicap. Certains de ces profils exigent des structures et réseaux d’accueil spécialisés qui doivent être rétablis, les AESH pouvant être appelés, s’ils le souhaitent, à travailler partiellement ou totalement au sein de ces structures plutôt qu’en inclusion en classe.

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Grenelle de l’éducation : une mascarade aussi pour les AESH


À l’annonce du Grenelle de l’éducation de mai 2021, il a été présenté comme une nouveauté un ensemble de mesures visant à augmenter le pouvoir d’achat des AESH :


Prestations sociales : SIRIAS (Section Régionale Interministérielle Action Sociale) et CESU (Chèque Emploi Service Universel)


En vérité, ces dispositifs existaient déjà, et ce n’est qu’une des déceptions de cette pseudo revalorisation dont la forme définitive doit être produite en juillet prochain, avec un budget global de 40 à 70 millions d’euros… soit entre 28 et 49 euros de gain potentiel mensuel par agent ! Et il n’est même pas certain que ces montants soient nets de charges…


Le SNCL dénonce la poudre aux yeux du Grenelle de l’Education qui, comme pour les autres agents de l’Éducation nationale, s’apparente plus à du mépris qu’à une réelle considération.


Un statut clair, une grille indiciaire décente et une prise en compte progressive de l’expérience dans un parcours de carrière au sein de la Fonction publique sont les seules réponses à la hauteur de l’enjeu moral et financier que constitue la reconnaissance des AESH au sein de notre ministère.

 


Motion validée par le Conseil National du SNCL, sur une proposition élaborée en juin 2021 par Khalida BOULIL, Conseillère technique AESH auprès du Bureau National.