En bref...

La dépense d’éducation poursuit sa baisse

 Le constat fait par François Jarraud (Café pédagogique) rejoint les constatations et l’analyse du Syndicat National des Collèges et des Lycées – SNCL-FAEN.

La baisse continue du pouvoir d’achat des enseignants ne reflète pas simplement un manque de reconnaissance de leur fonction. Pour notre syndicat, ce faible niveau de rémunération n’incite en rien les meilleurs de nos étudiants à embrasser notre profession. Cela devient très inquiétant et nos dirigeants ne semblent pas en prendre la mesure.

D’autre part, la dépense moyenne par élève demeure très insuffisante dans notre pays. La comparaison avec les autres nations n’est pas à notre honneur. De plus, la scolarisation obligatoire des enfants dès l’âge de 3 ans et le dédoublement des classes de CP et CE1 vont nécessiter plus de moyens et le budget n’est pas abondé en conséquence.

Nous nous apprêtons donc à connaître une situation encore plus difficile aux niveaux collège et lycée. Comment dans ces conditions, assurer pour chaque classe toutes les heures d’enseignement obligatoire et procéder dans un délai raisonnable au remplacement des professeurs absents ?

On ne peut, dans ce contexte s’étonner du classement peu flatteur de nos élèves aux tests PISA.

Le budget de l’éducation nationale est en baisse depuis 2017, il n’est plus que de 6.6 % du PIB de notre pays. La crise sanitaire va entraîner une forte baisse de notre PIB. Qu’en sera-t-il pour notre ministère ? Le SNCL-FAEN reste vigilant. Nous vous tiendrons régulièrement informés dans nos publications.

Mesdames et messieurs les députés et sénateurs,

Paris le 28 octobre2020,

Mesdames et messieurs les députés et sénateurs,

Les organisations signataires ont pris connaissance du projet de budget 2021 qui est en discussion au Parlement. Elles considèrent que lebudget de l’Education nationaleet de l’enseignement agricolepublic ne sontpas à la hauteur del’ambition éducative. Tout nous conduit à l’exigence de plus d’éducation pour tous les jeunes dans un contexte où les inégalités continuent à se creuseret oùles périls obscurantistes nécessitent la mobilisation, l’aide et le soutien à toute la communauté éducative. 

Le gouvernement propose une loi de finances pour 2021 qui est loin de traduirecetteambition.

Dans le 1erdegré, les créations de postes financeront la poursuite des dédoublements et le plafonnement à 24 des effectifs en GS, CP et CE1 et le moratoire des fermetures dans le rural. Elles ne permettront pas d’amélioration du quotidien de la majorité des classes si comme en 2020, les recrutements induits pas ces mesures ne sont pas à la hauteur des engagements.

Dans le second degré, on prétend compenser les suppressions d’emplois en obligeant les enseignants en place à travailler plus : l’équivalent de 2500 ETP seraient financés en heures supplémentaires, c’est du mépris pour des enseignants déjà épuisés par leur charge de travail.

 Dans l’enseignement agricole, ce ne sont pas moins de 80 postes qui seraient supprimés, avec un objectif d’austérité maintenu à -300 ETP sur la période 2019/2022 alors que pour supporter cette trajectoire l’enseignement agricole a déjà été largement amputé de ses moyens pédagogiques, en contradiction avec la transition agroécologique qu’il doit porter pour faire face aux enjeux environnementaux majeurs auxquels notre société est confrontée. Aucune création de poste n’est prévue pour renforcer les équipes pluriprofessionnelles.

Le ministère ne prend pas la mesure de l’augmentation des effectifs, de la situation sanitaire qui impose particulièrement des mesures pour faire baisser les effectifs d’élèves par classe à court et moyen terme et de l’état de fatigue des personnels, épuisés par des années de dégradation des conditions de travail et une rentrée hors normes.

Enfin,la nécessaire revalorisation des personnels ne trouve dans ce projet de budget qu’une traduction minimale avec400 millions d’euros prévus.C’est trop peu pour les personnels, surtout que cela est censé permettre beaucoup : « reconnaître lesmissions », « développer la coopération » et « transformer les pratiques via le numériquenotamment ».

Les organisations exigent un budget quirenonce aux suppressions d’emplois et engage un rattrapage des pertes salariales subies par les personnels, avec des mesures significatives pour tous les personnels dès cette année, et descréationsde postes pour répondre à tous les besoins, en commençant par les plus urgents.Elles considèrent que l’ambition pour l’éducation suppose une programmation pluriannuelle.

Face à l'obscurantisme, faisons grandir une société unie et fraternelle

Le SNCL co-signe un communiqué de presse commun en date du vendredi 23 Octobre 2020.

Retrouvez le texte complet en pièce jointe.

Comment ?

Comment allons-nous reprendre nos classes après les vacances de la Toussaint ?

Comment expliquer ce qui s’est passé avec notre collègue Samuel Paty ?

Comment expliquer ce que représente cet acte contre l’école et les valeurs de la république ?

Comment gérer le retour en classe en fonction des différents niveaux d’élèves ?

À ce jour, le ministère ne prévoit qu'une demi-journée marathon le lundi 2 novembre dont la moitié sera occupée par le visionnage d'un film officiel.

Pas de place pour la liberté pédagogique ; est-ce ainsi que le ministre témoigne de sa supposée confiance aux professeurs ?

Budget 2021 : des hauts (un peu) et des bas (beaucoup)

 

Retour aux contingences. 1800 postes supprimés. Le « monde d’après » ressemble furieusement au monde d’avant !

Le budget 2021 prévoit la suppression de 1 800 postes dans le second degré. Pour ceux qui croyaient aux paroles mielleuses de notre Ministre, le retour aux réalités est brutal. 

Le ministère se moque éperdument de l’augmentation des effectifs par classe, de ce que cela implique et de l’état de fatigue des personnels lié à la crise sanitaire qui n’en finit plus. 

Mais ne vous inquiétez pas, le MEN prévoit de "compenser" ces suppressions par des heures supplémentaires (HSA). La voilà donc la réelle revalorisation : Travaillez plus si vous voulez vous en sortir. 

Ce n’est pas comme cela qu’au SNCL-FAEN nous voyons la gestion des personnels de l’Éducation nationale.

 

En revanche, plus de 2 000 emplois seront créés dans le premier degré (2 039 ETP). On appelle cela le principe des vases communicants. On supprime par alternance dans le premier degré, puis dans le second degré, jamais les deux en même temps.  La gestion des ressources humaines dans l’Éducation nationale se fait vraiment au doigt mouillé. 

Au niveau du budget, c’est 1,44 milliard d’euros de plus que l’an dernier, une hausse légèrement supérieure à celle prévue en juillet (1,3 Md d’euros). Cette hausse du budget concerne en grande partie la rémunération des personnels. En effet, 400 millions d’euros seront alloués pour la revalorisation des personnels de l’Éducation nationale, notamment pour les "enseignants en début de carrière et les directeurs d’école".

En ce qui concerne les augmentations, le SNCL-FAEN est satisfait du principe, mais regrette profondément que ces dernières ne bénéficient qu’aux débuts de carrière. Cela va aboutir à un aplatissement des carrières. En effet, les changements d’échelon ne donneront plus lieu à une augmentation des revenus, les salaires des premiers échelons étant réévalués mais pas ceux des échelons suivants. Bienvenue en Absurdie. 

Ce budget prévoit également le recrutement de 4 000 AESH, ce qui est une réponse heureuse à nos demandes … si toutefois les volontaires sont au rendez-vous pour accepter d’être mal payés et maltraités.