NOS DOSSIERS

Grand oral... et grande arnaque !

Ordres de missions très vagues, journées interminables, pauses déjeuner non respectées, bénévolat en soirée pour saisir les notes : les professeurs embarqués dans l’organisation et la correction du grand oral en sont pour leurs frais…

Résultats du bac : trafic de notes en approche

Les professeurs correcteurs des épreuves de spécialité constatent depuis quelques jours que leurs notes ont été modifiées sans qu’ils en aient été informés par l’institution...

Un décret d'application pour la loi Rilhac

le projet de décret définissant la mission de référent "direction d’école" et l’évolution des décharges a été examiné le 16 mars dernier en comité technique ministériel de l’Éducation nationale...

PRESIDENTIELLES 2022 : échanges avec les équipes de campagne- EELV Yannick Jadot

Dans le cadre des élections présidentielles à venir, les adhérents du SNCL ont pu découvrir le résultat de nos échanges bilatéraux avec plusieurs équipes de campagne dans notre dernier Bulletin national... 

Précarisation dans le SUP : où va la recherche ?

Doctorants et enseignants le savent bien : le MESRI (Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation) sous prétexte de réformes à tout crin, sabre dans les postes d’ATER (doctorants assurant des heures d’enseignement à l’université), de PRAG (professeurs agrégés dans le supérieur) PRCE (professeurs certifiés à l’université) et surtout de MCF (maîtres de conférences, enseignants-chercheurs).

La colère gronde d’autant plus que la disette s’est amplifiée avec la crise sanitaire liée au COVID 19.

L’opacité et le sentiment de dépit et de découragement éprouvés par les nouveaux diplômés hystérisent le débat. En effet, l’impact sur les collègues est immédiat : les difficultés financières et économiques des doctorants et chercheurs non titulaires ne cessent de croître.

Les collègues nous signalent des propositions de ¼ ou de ½ postes d’ATER, ce qui concrètement signifie des salaires ridiculement bas (et la nécessité d’avoir un second emploi tout en continuant sa recherche...).

On nous rapporte également qu’un très grand nombre de vacations ont été effectuées et non payées parfois plus d’un an après. Quid alors des conditions de vie indignes que l’on réserve à ces chercheurs, ces collègues ? Qui s’en préoccupe ?

Le SNCL s’engage auprès des jeunes collègues et propose sa médiation auprès des services concernés. Notre syndicat considère que la situation a assez duré.

Ainsi, une collègue doctorante en sociologie a dû se résoudre récemment à menacer de ne pas corriger les examens ni entrer les notes. Elle a eu gain de cause immédiatement et la somme due a été mise en paiement dans la journée. Malheureusement, certains collègues ayant poussé la logique jusqu’au bout se sont vu interdire de faire des vacations dans toute une région.

Ces abus sont légion, et le SNCL s’insurge contre ces méthodes.

Un constat s’impose : les postes diminuent et le moral des enseignants du SUP avec lui. Le sort des chercheurs, docteurs et post-docs (statut particulier des étudiants ayant soutenu leur thèse) est à ce jour très critique. Les postes de MCF se sont raréfiés, et les perspectives pour nos chercheurs et enseignants d’obtenir un poste pérenne, garantie de travaux fructueux, s’éloigne.

Le SNCL s’indigne de cette « vente à la découpe des emplois du supérieur ». L’avenir n’est pas plus rose pour d’autres catégories de collègues. En effet, le comble semble être bientôt atteint avec la généralisation des postes de MCF contractuels.

Le Maître de conférence contractuel est un docteur qui travaille dans une université, qui sera évidemment spécialiste d’un domaine, qui gère parfois toute une filière, par manque de titulaires, par exemple des Masters avec tous les problèmes endogènes que cela implique, qui fait des heures complémentaires (parce que les postes sont gelés ou non remplacés, les ATER et autres vacataires trop coûteux).

Tout cela avec des contrats de quatre, six ou douze mois, jusqu’à cinq ans non renouvelables. Peut-on réellement penser la recherche dans ces conditions ?

Autre nouveauté législative depuis le 24 décembre et la publication de la loi de programmation et de recherche pour les années 2021 à 2030. L'article 4 prévoit le recrutement d'agents contractuels en vue d'une titularisation accélérée dans les corps de directeur de recherche et de professeurs des universités. Le décret d'application mentionné dans cette loi spécifiera les conditions d'un « engagement de servir » mais pas celles de la rémunération de ces agents !

On peut présumer que leur salaire y sera très faible et que les critères de leur évaluation conditionnant leur titularisation seront très élevés au contraire. Un miroir aux alouettes pour pressurer ce nouveau type de contractuels ?

Le résumé du dispositif de ces professeurs juniors est consultable sur le site https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/des-carrieres-plus-attractives-les-chaires-de-professeur-junior-46095.

Les anglo-saxons connaissent et pratiquent déjà ces dispositifs alternatifs pernicieux nommés  tenure tracks  dans lesquels les collègues ont des difficultés énormes à trouver un laboratoire pour les accueillir pour si peu de temps. Dans la réalité française, ces postes vont venir combler de manière temporaire les manques flagrants de postes dans le SUP.

Le SNCL se tient aux côtés des collègues qui auraient des difficultés à se faire entendre et auxquels des charges insupportables seraient confiées.

Le burn-out guette nos collègues et tout particulièrement ceux qui sont soucieux d’obtenir un poste de recherche dans un laboratoire au plus tôt. Les enjeux scientifiques sont majeurs.